Ces boucles de courant élémentaires ne sont autres que les électrons circulant autour des noyaux des atomes.
Considérons l'atome de Bohr, formé d'un électron de masse et de charge en orbite circulaire autour d'un proton supposé fixe. L'orbite de cet électron est parcourue en une période , l'intensité électrique correspondante vaut donc
avec la vitesse angulaire de l'électron.
D'après la définition du moment magnétique créé par cette boucle de courant de surface
Si nous considérons le moment cinétique orbital de l'électron
par conséquent
Expérimentalement, pour un système réel, on relie à par la relation où est le rapport gyromagnétique
Remarque :
L'approximation de l'atome de Bohr n'est jamais totalement vraie pour diverses raisons liées à la mécanique quantique, aux couplages divers, au fait que les atomes ont plusieurs électrons, et diffère de façon plus ou moins grande de suivant la complexité du système étudié.
Une conséquence de cette relation est l'effet Einstein-de Haas : en modifiant l'aimantation d'un système, on peut modifier son moment cinétique et donc le mettre en mouvement.
D'autre part, dans le modèle de l'atome de Bohr, le moment cinétique orbital de l'électron est quantifié suivant
avec la constante de Planck qui vaut (voir le cours de physique quantique).
avec un nombre entier ou demi-entier (d'où la notion de quantification de l'énergie).
Définition :
On appelle la quantité le magnéton de Bohr.
On introduit ainsi le facteur de Landé tel que :
et on constate que varie entre 1 et 2 suivant la nature du système considéré.
En particulier, l'électron lui-même possède un moment cinétique intrinsèque de rotation sur lui-même (dit "spin") pour lequel (loin du résultat classique).
D'autre part, si on applique au matériau un champ magnétique , alors en notant le nombre quantique magnétique
suivant l'état du système ne pourra prendre que valeurs entre et
Par conséquent l'énergie d'interaction du système avec le champ magnétique qui vaut sera elle-même quantifiée.
Remarque :
On voit apparaître dans ce cas une influence de sur l'énergie du système alors qu'en l'absence de champ magnétique ce nombre quantique n'a pas d'influence (levée de dégénérescence par effet Zeeman).