Exemple 1 : désintégration du polonium 210
Le polonium 210 est un descendant du thorium 232, radionucléide naturellement présent dans le sol.
Le noyau fils formé possède protons, il s'agit donc d'un isotope du plomb. De plus il possède nucléons, on obtient donc le plomb 206. On voit que l'on a ainsi réalisé une transmutation du polonium en plomb. Notons que le plomb 206 est un isotope stable du plomb.
NB : Les propriétés de tous les noyaux actuellement connus sont répertoriées dans des tables. En consultant ces tables on peut savoir si un noyau donné est stable ou non, et connaître son ou ses mode(s) de désintégration.
Exemple 2: désintégration de l'uranium 238
L'uranium 238 est un nucléide radioactif naturellement présent dans le sol. Son équation de désintégration alpha s'écrit :
Le noyau fils possède protons donc il s'agit d'un isotope du thorium. De plus il possède nucléons, on obtient donc le thorium 234. Le thorium 234 est connu comme étant un isotope instable qui se désintègre par radioactivité bêta moins. Le noyau petit-fils obtenu est lui-même radioactif, etc. Ainsi par transformations alpha et bêta successives, un grand nombre de nucléides différents est produit, jusqu'à enfin arriver à un noyau stable, en l'occurrence le plomb 206.
On appelle cette série de désintégrations successives une « chaîne radioactive ». Les noyaux fils, petit-fils, etc. de l'uranium 238 sont dits « descendants » de l'uranium 238, ou encore qu'ils font partie de sa « filiation radioactive ».
Comme l'uranium 238 est naturellement présent dans le sol, tous les radionucléides de la chaîne se retrouvent ainsi dans notre environnement. L'uranium 238 n'est pas le seul radionucléide à générer une chaîne radioactive, il en existe d'autres qui contribuent également pour une part importante à la radioactivité naturelle : l'uranium 235 et le thorium 232. Ces trois chaînes sont appelées « chaînes radioactives naturelles ». Nous décrirons plus en détail ces chaînes dans la partie consacrée à la carte des nucléides.