Interférences / Cohérences
Interférences à N ondes dans une lame mince

Présentation du système

Nous considérons de nouveau le cas d'une lame à faces parallèles d'épaisseur que nous utilisons en transmission. Un rayon incident arrive sur la lame et subit à l'intérieur de celle-ci des réflexions multiples ainsi qu'une série de transmissions. A la sortie tous les rayons transmis sont parallèles entre eux et présentent un déphasage qui va croissant avec le nombre de réflexion par rapport au rayon transmis sans réflexion en . Ces rayons qui convergent à l'infini peuvent être focalisés en un point d'un écran en utilisant une lentille mince convergente de distance focale comme on peut le voir sur la figure 40.

Remarque

Le système présente une symétrie de révolution autour de l'axe optique de la lentille mince passant par la source et la figure d'interférence présente donc la même symétrie. Elle est constituée d'anneaux concentriques centrés sur .

Calcul de la différence de marche

Le rayon et le rayon sont parallèles entre eux. Pour connaître leur différence de marche il convient d'établir la différence de chemin optique parcourue par les deux ondes à l'issue de leur division en où ils sont en phase (voir figure 40).

Remarque

A partir des points et les deux rayons parcourent les mêmes chemins optiques. La différence de marche entre les rayons et issus de lorsqu'ils atteignent les points et est donc

soit

En utilisant la loi de Snell-Descartes, , nous obtenons

La différence de marche entre le rayon 2 et le rayon 1 aux points et correspond à une différence de phase qui est égale à

Complément

Il n'y a pas de changement de phase à la réflexion car les réflexions sont de même nature.

Le problème est identique pour les rayons et qui sortent de la lame aux points et . La différence de phase entre ces deux rayons est donc

Il s'ensuit que la différence de phase entre le rayon et le rayon est

Par itération nous voyons que le rayon sera déphasé par rapport au rayon de

Une bonne façon de voir comment les ondes se déphasent les unes par rapport aux autres est de prendre la référence de phase sur le plan perpendiculaire au rayon passant par le point du dioptre ou sort ce rayon. Au delà du plan nous admettrons que tous les rayons parcourent rigoureusement le même chemin optique pour aller en (ceci est une conséquence des propriétés des lentilles minces). Pour aller de en les rayons subiront tous le même déphase .

Attention

Sur le plan , les rayons ont une phase qui dépend du rayon considéré et qui vaut . En les rayons seront donc déphasés de

Amplitude des rayons transmis

Soit l'amplitude du champ incident ; le champ transmis en dans la lame est est le coefficient de transmission du dioptre air-lame. En une partie de l'onde transmise est réfléchie sur le dioptre lame-air et l'autre partie est transmise dans l'air. L'amplitude du champ est affectée à chaque réflexion et transmission ; ainsi le rayon sortant en a pour amplitude

Le rayon subit deux réflexions supplémentaires avant de sortir en et a une amplitude

Si l'on appelle le coefficient de Fresnel du dioptre 1,0, les rayons successifs auront donc pour amplitude

Amplitude de l'onde résultante

Le champ résultant au point d'observation sur l'écran est obtenu en sommant tous les champs provenant des différents rayons. Nous considérons ici des champs scalaires

En tenant compte des amplitudes et des phases des rayons en nous avons

Il s'ensuit que l'amplitude du champ en est donnée par une suite géométrique de raison . Le calcul de cette suite est classique et conduit à

En adoptant les notations suivantes et , nous aboutissons à

Comme le coefficient est petit le terme devient rapidement négligeable dès que excède 10 et le champ en devient

Alain GIBAUD - Université du Maine Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de ModificationRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)