Le Formalisme Variationnel en Physique
Propriétés générales de la fonction de Lagrange

Au vu de sa définition dans la fonctionnelle "action" ou des équations issues de la minimisation de cette dernière, le lagrangien vérifie les propriétés suivantes.

1) Le lagrangien est défini à une constante additive près.

  • Les équations du mouvement issues de décrivent le même système que celui décrit par .

    Cette propriété peut être associée à l'énergie potentielle, source du mouvement.

    • Plus remarquable, du fait de la forme des équations d'Euler- Lagrange et surtout du rôle particulier du paramètre continu , le lagrangien est défini à une fonction du temps près  : décrit le même système que .

Cette propriété permet de simplifier et résoudre certains problèmes non conservatifs, ouverts, reliés à un moteur par exemple.

2) Additivité des lagrangiens.

  • Si sont des systèmes suffisamment distants les uns des autres pour que leurs interactions 2 à 2 soient négligeables à l’ordre dominant, le lagrangien du système total s'écrit .

    Dans ce cas, les équations sont découplées selon chaque sous-système : le système décrit par est la superposition des 3 autres.

    L'intérêt de cette propriété est encore plus fort car lorsqu'une interaction existe, elle apparaît souvent et d'abord sous forme additive et perturbative, par exemple.

    Son traitement par les équations d'Euler- Lagrange reste additif par rapport aux deux sous-systèmes avec un couplage perturbatif.

3) Dans l'exemple du pendule plan, le passage à une échelle de temps propre au système a mis en évidence l'émergence d'un paramètre multiplicatif au lagrangien.

Le système décrit étant le même, ses solutions sont identiques.

Une troisième propriété est déduite :

  • Si , où est une constante réelle, les équations du mouvement pour sont identiques à celles de .

    En physique, cette propriété revient à une opération de renormalisation (redéfinition) des paramètres à l'origine de l'interaction, comme la masse du système (unité de mesure), et variables.

    • Mais attention ne décrit pas la superposition des deux systèmes décrits par respectivement par et sauf si .

      La combinaison linéaire de lagrangiens peut poser le problème de la simultanéité des interactions à l'origine des coefficients, de renormalisations incompatibles.

4) La transformation de jauge :

  • et décrivent le même mouvement si .

Cette dernière propriété permet de définir une famille de problèmes décrits par des lagrangiens qui se déclinent les uns par rapport aux autres à travers les fonctions et dont les solutions sont identiques.

La dérivée totale s'écrit sous la forme : ; cette dépendance linéaire en la vitesse généralisée prend un sens particulier.

Ainsi dans le cas de l’espace réel à trois dimensions, cette propriété correspond à la transformation de jauge des champs (voir l'exercice d'application).

D'où la dénomination de "transformation de jauge" : est une génératrice de nouvelles fonctionnelles.

Hassina ZEGHLACHE - Université de Lille 1 Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage des Conditions Initiales à l'IdentiqueRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)