Énoncé
Considérons une toupie de symétrique de masse M, de centre d'inertie G, à la distance l de la pointe fixe O et soumise au champ de pesanteur.
Donner le vecteur rotation total.
Donner le lagrangien du système.
Quelles sont les coordonnées cycliques? En déduire les intégrales premières associées ainsi que les vitesses de rotation et .
Écrire la conservation de l'énergie en fonction de , de la vitesse de rotation associée et des grandeurs conservées. Mettre cette équation sous la forme :
avec .
La condition énergie cinétique de rotation permet de déduire les conditions limites sur . Montrer qu'un mouvement de nutation apparaît, lequel dépend du signe de la quantité ( ).
Une rotation stable autour de l'axe Oz correspond à et à un minimum de . Quelle inégalité doit être vérifiée par ?
1) Travailler avec les angles d'Euler ( ) caractérisant respectivement la précession, la nutation et la rotation propre.
Les vecteurs vitesses de rotation s'ajoutent vectoriellement pour donner :
Écrire les composantes des vecteurs rotation dans le repère .
2) La toupie est supposée symétrique,
Pour la rotation,
Pour la translation,
3) et sont des coordonnées cycliques puisque et
Elles sont associées aux intégrales premières suivantes : et
5) Écrire l'égalité vérifiée par et montrer que le signe dépend du signe de
Distinguons la première rotation d'angle autour de Z transformant OXYZ en OX'Y'Z,
la 2de rotation d'angle autour de X' transformant OX'Y'Z en OX'Y''Z'',
la 3ème rotation d'angle autour de Z'' transformant OX'Y''Z'' en .
sont les angles d'Euler caractérisant respectivement la précession, la nutation et la rotation propre.
Les vecteurs vitesses de rotation s'ajoutent vectoriellement pour donner :
Écrivons les composantes des vecteurs rotation dans le repère .
.
Le vecteur représentant le mouvement de rotation complet s'écrit :
La toupie est supposée symétrique, . L'énergie cinétique de rotation s'écrit donc :
. Le choix des directions des axes principaux d'inertie et est arbitraire pour une toupie symétrique.
Choisissons tel que ON et coïncident, soit mais .
Dans ce cas, le vecteur rotation devient :
L'énergie cinétique de rotation s'écrit alors :
Le centre d'inertie a l'énergie cinétique de translation suivante :
Il n'y a que l'énergie potentielle de pesanteur :
d'où le lagrangien,
Posons
et sont des coordonnées cycliques puisque et
Elles sont associées aux intégrales premières suivantes :
avec , composante du moment cinétique de rotation défini par rapport à O et projeté suivant Oz
avec , composante du moment cinétique de rotation défini par rapport à O et projeté suivant
De ces 2 équations couplées , on déduit les vitesses angulaires et en fonction de et des constantes et
soit
et
L'énergie totale s'écrit :
soit en remplaçant les vitesses angulaires et par les expressions trouvées en 3) :
Écrivons l'énergie sous la forme :
avec
et
représente un potentiel efficace pour l'étude du mouvement en
L'intégration de ces équations mènent à des intégrales elliptiques dont la résolution est très mathématique. On peut toutefois déterminer qualitativement les propriétés intéressantes de ce mouvement.
donc
Pour que le mouvement existe, il faut que c'est-à-dire que est limité au domaine .
L'axe de symétrie de la toupie aura un angle par rapport à la vertical Oz qui oscillera entre et . Il s'agit de la nutation
Le signe de dépend du signe de
si pour tout le domaine de variation de entre et , alors ne change pas de signe. La précession est continue mais de vitesse variable ( ).
De même si pour tout le domaine de variation de entre et .
si ( ) change de signe lorsque varie entre et . La fonction est croissante monotone entre et , aura le signe inverse de . La précession continue mais l'axe décrit des boucles (mouvement de va-et-vient).
si ( ) ne change pas de signe lorsque varie entre et mais s'annule soit à soit à , le mouvement de précession continue mais marque un temps d'arrêt lorsque la nutation atteint une la valeur limite où s'annule. Par exemple, en .
Les 3 cas de figures sont représentés en bas de page. La sphère représente l'espace que peut explorer l'extrémité libre de la toupie. La trajectoire réelle de la pointe libre est représentée sur cette sphère.
Lorsque la toupie est mise en mouvement avec un vitesse élevée et une faible inclinaison de l'axe par rapport à la verticale, l'axe demeure pratiquement vertical lors du mouvement jusqu'à ce que sa vitesse diminue et que le mouvement devienne instable.
À , Oz et coïncident,
Effectuons un développement limité de au voisinage de ,
La position de la toupie est stable tant que , i.e. . Si la friction diminue cette vitesse de rotation, le mouvement devient désordonné.
Dans le cas d'une toupie rapide, l'énergie cinétique de sa rotation propre est beaucoup plus importante que l'énergie potentielle de pesanteur. Il y a compétition entre le terme de pesanteur qui tend à faire tomber la toupie et le terme en du potentiel effectif qui tend au contraire à ramener l'axe de la toupie vers la verticale. À grande vitesse, le mouvement de la toupie à point fixe se rapproche du cas libre.